- déshonnête
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• XIIIe; de dés- et honnête♦ Vieilli Contraire à la pudeur, aux bienséances. ⇒ inconvenant, indécent, obscène. Gestes, paroles, pensées, propositions déshonnêtes. ⇒ malhonnête, fam. vilain. Histoire, livre déshonnête. ⇒ grivois, licencieux. — « Il avait conduit son fils dans des lieux déshonnêtes » (Flaubert)(cf. Mal famé). ⊗ CONTR. Convenable, décent, honnête.Synonymes :- grivois- indécent- leste- libre- osé- polissonContraires :- décent- honnête⇒DÉSHONNÊTE, adj. et subst.[En parlant de choses] Qui est contraire aux bonnes mœurs, à la décence. Gestes, paroles, pensées déshonnêtes; actions déshonnêtes; livres déshonnêtes. Synon. inconvenant, indécent. Un gringalet de philosophe (...) que les cabaretiers du port et les tenanciers de maisons déshonnêtes saluaient révérencieusement du nom de vicomte de Flagny (MILOSZ, Amour. initiation, 1910, p. 220). Il prétend avoir connu le Russe chez Mme Artiguenave, et le croit capable des actions les plus déshonnêtes ou même d'un crime (BERNANOS, Joie, 1929, p. 707) :• ... ces personnes de sexe différent réunies dans un appartement enchanteur, orné de pompes mondaines, et puis ces déguisements païens, ce fard, ces flambeaux, ces voix efféminées, tout cela doit finir par engendrer un certain libertinage d'esprit et vous donner des pensées déshonnêtes, des tentations impures.FLAUBERT, Madame Bovary, t. 2, 1857, p. 60.— Emploi subst. [Dans des phrases, expr. où déshonnête est opposé à honnête] La raison ne peut concevoir la distinction du bien et du mal, du juste et de l'injuste, de l'honnête et du déshonnête, sans concevoir à l'instant même que l'un ne doit pas être fait et que l'autre doit être fait (COUSIN, Hist. philos., t. 2, 1829, p. 265).Rem. Les dict. gén. enregistrent a) L'adv. déshonnêtement. D'une manière déshonnête. b) Le subst. fém. déshonnêteté. Caractère de ce qui est déshonnête. Ac. 1798 note qu'il n'est guère en usage; Ac. 1835 et Ac. 1878 notent qu'il n'est guère usité; absent ds Ac. 1932.Prononc. et Orth. :[
]. Durée longue de la voyelle de syll. finale ds PASSY 1914 et BARBEAU-RODHE 1930. FÉR. Crit. t. 1 1787 écrit déshonête. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. Mil. XIIIe s. « (d'une chose) vilain, affreux » (Vers de la mort, 247, 8 ds T.-L.); ca 1265 « malhonnête, inconvenant » (BRUNET LATIN, Trésor, II, 96, éd. Carmody, p. 280). Dér. de honnête; préf. dé(s)-. Fréq. abs. littér. :64. Bbg. QUEM. 2e s. t. 2. 1971.
déshonnête [dezɔnɛt] adj.❖♦ Qui est contraire à la pudeur, aux bienséances (dans le domaine de la sexualité). ⇒ Inconvenant, indécent, obscène. || Gestes, paroles, pensées déshonnêtes. ⇒ Malhonnête, mauvais, vilain (fam.). || Mot déshonnête (→ Cul, cit. 15). || Histoire, livre déshonnête. ⇒ Grivois, licencieux. — Vieilli. || Entraîner qqn dans un lieu déshonnête, un endroit mal famé.1 Elle peut, tombant sur la tête,Montrer quelque endroit déshonnête.Scarron, Virgile travesti, 4.2 (…) enfin, elle crut savoir qu'il avait conduit son fils dans des lieux déshonnêtes.Flaubert, l'Éducation sentimentale, I, II, p. 46.♦ N. || L'honnête et le déshonnête.❖CONTR. Convenable, décent, honnête.DÉR. Déshonnêtement, déshonnêteté.
Encyclopédie Universelle. 2012.